Maladie de Crohn et Diagnostic Différentiel : Repères et Conseils

Vous souffrez de troubles intestinaux récurrents ? Identifier une pathologie est parfois une démarche de longue haleine. Avez-vous pensé à la maladie de Crohn et au diagnostic différentiel ? Savoir reconnaître une affection précocement permet une meilleure prise en charge d’une affection, mais également ralentir sa progression. Focus sur les différentes étapes de diagnostic d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin.

Première consultation médicale

Bien avant de mettre un nom sur la maladie de Crohn et faire un diagnostic différentiel, la première démarche est de rencontrer votre médecin de famille. Le diagnostic initial ou provisoire, repose sur un premier échange entre le médecin généraliste et le patient. Le professionnel de santé retrace l’historique des symptômes, les antécédents chirurgicaux, familiaux, complété par un examen physique. A l’issue du rendez-vous, le médecin prescrit des examens complémentaires pour approfondir son analyse.

Détecter Crohn : Les différents examens médicaux

Les premiers symptômes de Crohn sont souvent des signes très répandus, ce qui explique parfois une difficulté à poser un diagnostic immédiat. C’est lors d’une crise évolutive ou de manifestations régulières : maux de ventre, diarrhée chronique, fièvre, que des examens plus poussés s’imposent.

Ces examens vont être progressifs et complémentaires, ils se décomposent en 4 étapes :

Bilan sanguin : cette analyse permet de mettre en évidence la présence ou non d’une inflammation, elle est complétée assez généralement par un contrôle des selles pour vérifier l’existence d’une infection des intestins.

Coloscopie : cet examen plus poussé est un des plus importants pour affirmer ou infirmer un diagnostic pré-existant. Cette recherche scrute en détails le système digestif : rectum, colon, intestin grêle, des zones généralement atteintes par la maladie de Crohn.

IRM intestin grêle : cette étude explore avec précision l’intestin grêle et s’attache à vérifier la survenue de fistules gastro-intestinales ou d’une sténose (rétrécissement).

Vidéo capsule : Si aucune lésion n’est détectée après avoir mené toutes ces investigations, la méthode la vidéocapsule peut être envisagée. Vous absorbez un comprimé contenant une mini caméra. Cette dernière retransmet alors des images de l’intestin grêle et permet de visionner des lésions moins perceptibles et non observées par l’IRM.

Maladie de Crohn et diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel correspond à une autre étape fondamentale du dépistage. Elle consiste à écarter des pathologies similaires. En effet, Crohn possède de grandes similarités avec une autre maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI), à savoir la colite ulcéreuse également nommée rectolite hémorragique (RCH). Souvent très proches aux niveau des premiers signes, cette affection, tout comme Crohn, alterne entre crises et périodes de rémissions.
Pourtant, ces deux dernières sont importantes à distinguer, et ce pour plusieurs raisons. Les régions touchées ne sont pas identiques. En effet la RCH se localise au niveau du rectum et colon. Par conséquent, les facteurs de risque ne sont pas les mêmes, il en est de même du point de l’opération chirurgicale envisagée. D’où l’importance d’établir en temps et en heure ce diagnostic différentiel.

Quand les examens n’arrivent pas à déterminer avec précision s’il s’agit d’une maladie de Crohn ou de la rectolite hémorragique, on évoque alors une “colite indéterminée”.

Vous l’avez compris, le dépistage d’une pathologie peut parfois s’apparenter à un processus complexe. Pronostiquer la maladie de Crohn en respectant les étapes d’un diagnostic, vous permettra d’intervenir plus rapidement sur vos symptômes et de mieux vivre avec la maladie.